Le droit d’être un enfant : réflexions à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance

Par
France Duquette et Gabrielle Spenard-Bernier
November 17, 2025
« Les enfants ne sont pas des personnes en devenir mais des personnes à part entière. Ils ont le droit d’être pris au sérieux, ils ont le droit d’être traités avec tendresse et respect. Il faut les laisser s’épanouir pour qu’ils réalisent leur personnalité. L’inconnu qui sommeille en eux est notre espoir pour l’avenir. » Janusz Korczak*

La Journée mondiale de l’enfance, soulignée le 20 novembre de chaque année, se veut un rappel de notre engagement collectif pris au nom des enfants afin que leurs droits soient aussi considérés comme des droits humains à part entière. Ces droits sont d’ailleurs enchâssés dans la Déclaration des droits de l’enfant, adoptée en 1959, et dans la Convention relative aux droits de l’enfant, signée en 1989. 

Cet engagement, nous peinons désormais à le tenir. Les droits des plus vulnérables, tels les enfants, sont toujours les premiers à être sacrifiés en temps de crises et de guerres. Ici, dans des sociétés aussi bien nanties que les nôtres, comment est-ce concevable que les droits fondamentaux ne puissent plus être garantis pour tous les jeunes, sans exception; tels que celui d’être nourri, logé, habillé, d’avoir accès à l’éducation; d’avoir accès aux meilleurs soins de santé possible, à de l’eau potable, à de la nourriture saine, et à celui de vivre dans un environnement sécuritaire dont on a pris soin.

Alors qu'il serait aisé de sombrer dans le cynisme, voilà que nous, Mères au front, décidons collectivement que rien ne se fera sans nous et sans les enfants. Cette impossibilité à prédire ce qu'il adviendra nous enjoint donc à demeurer en action, car, ce qui nous anime, ce qui nous pousse à nous mobiliser, c’est l’amour pour nos enfants et les 7 prochaines générations.

Un regard porteur d’espoir

Les enfants nous ramènent à l'essentiel. De par leur voix, leur regard, ils nous projettent la vérité que l’on a peut-être oubliée, et surtout, portent l’espoir. «Je veux qu'on protège les arc-en-ciel. Que faites-vous pour protéger ce que je respire? Pourquoi vous détruisez des arbres. ». Ces propos tenus par des enfants qui ont participé à la création d'une Chaise des générations pour les élu·e·s nous interpellent et nous touchent particulièrement. Les 170 Chaises des générations confectionnées par des enfants, des jeunes, et adoptées par des élu·e·s à travers le Québec depuis 2023, sont un symbole d’espoir. À travers elles, c’est la voix des enfants qui se fait entendre dans les lieux où se prennent des décisions qui auront un impact sur leur avenir et celui des générations qui suivront

Suite à la campagne électorale municipale et à l’approche d’une nouvelle année électorale provinciale, rappelons sans relâche aux élu·e·s que leurs décisions sur les enjeux climatiques ont une incidence directe sur la santé, la sécurité et l’avenir de ceux qui ne sont pas encore en âge de voter.

Assurer la prospérité en prenant les bonnes décisions

À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, nous pressons nos gouvernements de tous les paliers de ne pas reculer ni remettre à plus tard ce qui doit être fait aujourd’hui. De quelle manière? En prenant les décisions qui s’imposent plus que jamais, soit celles d'accélérer l’atteinte des cibles de réduction de gaz à effet de serre, ainsi que celles qui préservent les milieux naturels et la biodiversité encore existants. En ce sens, il est urgent de cesser le financement et les investissements dans les énergies fossiles qui menacent la vie sur Terre telle qu’on la connaît et telle que nous l’aimons. À l’heure où les enjeux sociaux, climatiques et écologiques ont des impacts inégaux et injustes sur les enfants et les jeunes de partout au Canada, demeurons ensemble au front afin d’assurer la santé, la sécurité et l’avenir de nos enfants.

*Henryk Goldszmit, qui écrivait sous le pseudonyme de Janusz Korczak, est le père de l’idée selon laquelle les enfants ont aussi des droits, des droits humains. Sa pensée a profondément influencé la rédaction de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant signée en 1989.

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